XA-VAT

- Tout d'abord, tout le monde aimerait en savoir plus sur les origines de XA-VAT.
Hmmmmmmmmm, les origines …..

- En gros, pourquoi est ce que vous avez décidé de faire un groupe tous les quatre.
Oui effectivement, il fallait s'attendre à ce genre de question.... Pourquoi ? Hmmmmm, moi même, je suis musicien à la base (rire), l'année dernière je faisait autre chose (la reformation de cali≠gari) mais quand ça s'est fini, je me suis demandé «et maintenant, je fais quoi ?». Chercher un petit boulot n'aurait servi à rien, et j'ai aussi un projet appelé GOATBED, mais je n'ai aucune motivation en ce moment pour le faire, et je me suis donc demandé quel nouveau projet je pourrais monter musicalement parlant. L'année dernière aussi j'étais dans un groupe, et j'ai simplement pensé que plutôt que de faire de la musique seul, j'aimerais en faire avec d'autres personnes. Mais je ne voulais pas faire du rock pur et dur.

- C'est à dire pas de son «brut».
Tout à fait (rires). Normalement, faire un groupe à 4 signifie un batteur, un bassiste, un guitariste et un chanteur, non ? Je me suis demandé si c'était pas possible de faire quelque chose genre plus stupide. Même si on est 4 il n'y a ni batterie ni basse, pour une raison indéterminée il y a du chant et deux guitaristes, amusant non ? Enfin, si vous écoutez les chansons, vous vous direz peut être «Il y a pas besoin d'être 4 pour faire ça» (rires).

- Mais pour Ishii-san, tout cela à un sens, n'est ce pas …. ?
Oui, même si ce n'est pas spécialement un sens très profond. D'une façon ou d'une autre nous avons la même façon de ressentir les choses .... «d'une façon ou d'une autre» ? Je les avais tous rencontrés plusieurs fois. Par exemple, j'ai rencontré Közi-san pour la première fois quand j'étais adolescent, mais je ne l'avais pas revu depuis 15 ans avant que l'on se voit au concert d'un ami, l'an dernier. On a pas tout de suite parlé de faire un groupe, mais je me suis dit qu'il y avait de quoi faire quelque chose de cool.

- Tout le monde a sa propre carrière, après tout.
Oui. Nous avons normalement tous notre propre projet, où nous écrivons la musique et chantons. Je me suis dit que rassembler ces personne et faire quelque chose pourrais être intéressant. Avant tout, je voulais avoir le sentiment de ne pas être seul. C'est pour ça que j'essaye de ne pas trop donner mon avis dans XA-VAT.

- C'est-à-dire ?
Dans GOATBED, je décide de tout, que ce soit les chansons ou le reste. Il n'y a pas d'influences extérieures autres que ce à quoi j'ai pensé. Mais cette fois, je me suis dit que j'allais écouter les avis d'autres personnes. Comme ça, des idées que l'on aurait pas apparaissent, n'est-ce pas ? C'est pour cela que je me fait tout petit (rires).

- En plus, tous les 4 vous êtes des créateurs ayant votre propre style. Je pense que c'est un type de groupe qu'on ne trouve pas au Japon.
Je le pense aussi. Enfin, on ne sait pas trop ce que ça va donner (rires).

- Tout à l'heure vous avez parlé d'avoir la même façon de ressentir les choses. Est-ce que c'est musicalement parlant ?
Une façon de ressentir les choses.... je me demande (rires). Il est vrai que ce que nous écoutons est proche, mais c'est plus par rapport à nos centres d'intérêt. Je pense que dans une certaine mesure, c'est sensiblement la même chose pour chacun de nous.

- Je vois. Par rapport au concept sonore, vous aviez une idée fixée ?
Mmmh. C'est une question difficile.... (demande à quelqu'un du staff) Il y avait quelque chose comme ça ?

- Là aussi, vous ne vouliez pas trop poser de limite ?
Hmmm, c'est un peu genre une impression de passer au prochain niveau (rires). Comment dire, en ce moment, il y a énormément de sons qui sont les même, n'est-ce pas ? Donc, ne pas s'appuyer seulement sur la musique.... …. ça n'a aucun sens ce que je dis.

- Non, non. Un groupe n'est pas seulement un son.
Pour faire simple, ce sera les vidéos ou l'apparence qui vont compter. Ce n'est pas pour dire quelque chose de génial, mais j'ai toujours eu cette intention. Il y a plein de «quelque chose-kei», n'est ce pas ? Il y a le visual kei, il y a l'electro, mais la fusion des deux est quelque chose qui ne se fait pas. Pourtant, dans la technopop des années 80, le visuel avait une importance énorme.

- C'est certain. L'image et le son avaient un rapport très fort.
Même maintenant il y a des gens qui font encore ça, mais je pense qu'ils se conforment pour la plupart aux techniques de la techno et de l'electro... Ah ! Ça se rapproche de plus en plus de ce que je pense (rires). Après il ne reste plus qu'à en juger.

- (rires). Ishii-san n'a jamais aimé se conformer à une scène spécifique. Il y a toujours divers éléments du visual kei, de l'electro, de technopop, mais on se dit toujours «il n'y avait rien comme ça».
Effectivement. Si l'on a pas assez de force, c'est plus facile de se rattacher à un mouvement. Au contraire, si l'on a suffisamment de force pour ne se rattacher à aucun mouvement, on peut voir les choses sous un nouvel angle... Je ne l'ai compris qu'à l'âge que j'ai maintenant(1). Ça m'a pris beaucoup de temps(2). Quand on est jeune, on est fixé sur des petits détails inutiles. Un façon de voir les choses, qu'on veut que telle personne écoute ce qu'on fait. Je me fiche complètement de ce genre de choses maintenant...

- En gros, vous faite juste ce que vous avez envie de faire.
Quand on fusionne différentes choses, c'est toujours incomplet. C'est cette incomplétude dont je veux augmenter le niveau. Ah ! C'est pas mal ce que je viens de dire.

- (rires) Augmenter le niveau de l'incomplétude.
Tout à fait. Une incomplétude vraiment intense (rires). Je pense que les autres membres pensent la même chose, même si on n'en a jamais parlé sérieusement.

- Par exemple, est-ce qu'en écoutant une musique récente, vous vous êtes dit «il pense la même chose que moi» ?
Pas du tout. Ou plutôt, il n'y a absolument rien que je trouve intéressant. Ces deux dernières années. Je peux penser un instant «ah, c'est pas mal», mais ça ne dure pas, et avant de s'en rendre compte ça a disparu. Même ce qu'on appelle l'electro, il y en a tellement que ça n'a plus de sens. Avant il y avait un quelque chose comme «ça ou ça, c'est pas mal».... Est-ce qu'il y a encore quelque chose d'intéressant maintenant ?

- HURTS n'était pas mal. Directement rattaché à l'esthétique de l'électro-pop des années 80.
Ah, j'adore HURTS ! On en a discuté avec un autre membre, c'est vraiment pas mal. La musique est bonne aussi, mais rien qu'avec le visuel, je pense que j'achèterais leurs cds.

- Parce qu'ils sont vraiment dedans. XA-VAT aussi met le visuel en avant.
Le mieux c'est de jeter un coup d'oeil au PV. Comment dire, si ce n'était que se maquiller et avoir les cheveux en l'air il y a 1 million de personnes qui peuvent le faire. Il y a quelque chose de différent... Je vais avoir 34 ans, mais dans le groupe je suis le plus jeune. Je ne sais pas si je peux le dire, mais SADIE PINK GALAXY a la quarantaine. Il sait beaucoup de choses, et il grâce à cela je pense qu'il peut avoir une façon différente de voir le grand motif. Il a un magasin de vêtements et de jouets à Osaka(3), il ressemble vraiment à SIGUE SIGUE SPUTNIK(4). Un Tony James(5) en vrai (rires).

- Bien sûr, ce n'est pas seulement suivre les trace des années 80, mais comme l'a dit Ishii-san tout à l'heure, viser le prochain niveau.
Tout à fait. Je ne sais pas si ça va être mal compris, mais ce ne serait pas mal d'avoir une image comme celle de LADY GAGA. Et pas seulement au Japon, mais aussi lorsque des étrangers nous voient.

- Je vois. C'est une expérimentation intéressante. Ces derniers temps, il y a peu de musique qui m'a surpris... C'est un mélange de divers éléments, mais ça arrive souvent de penser «ça, ça ne serait pas ça ?».
Au contraire, j'aimerais faire ressortir ce «ça, ça ne serait pas ça ?» (rires). La façon de le dire n'est pas bonne, mais j'aime bien piquer des éléments. Je pense sérieusement qu'il y a une esthétique du plagiat. Mettre des mots-clé dans les paroles, des choses comme ça. Je veux que les gens apprécient ça.

- Je vois.
Dans ce single il n'y a que deux chansons, mais quand l'album va sortir, il y a beaucoup de chansons où vous vous direz «ça, ça ne serait pas ça ?» (rires). Que ce «ça» ne devienne pas un «ça» froid est très important. Que les personnes qui apprécient ce genre de choses aiment aussi. Le PV du premier morceau, ZEROTICA, a été fait avec en tête l'idée que l'on comprenne facilement qu'il y a deux guitaristes.

- Les guitares ont la part belle.
Oui, nous avons beaucoup réfléchi à cet aspect.

- Le remix d'Okamura Yasuyuki(6)-san (NUMANS-ROXETTE REMIX) m'a beaucoup surpris. Vous aviez des contacts avec lui depuis longtemps ?
Des contacts.... il n'y en avait pas (rires). Auparavant il était venu à un live, on s'était vaguement rencontrés. Bien sûr, je suis aussi allé voir un de ses concerts. J'aime ce qu'il fait depuis la primaire ou le collège. Qu'Okamura-san nous fasse un remix, c'est quelque chose qui est venu d'une personne du staff à la base. Je savais que ce ne serait pas un remix normal, c'est aussi pour cela que ça a un sens.

- C'est un remix impressionnant. En plus, Okamura-chan chante.
Il ne fait pas que chanter, il fait aussi des instruments. Il joue entièrement les parties de basse et de guitare. Il a même écrit la mélodie. Il m'a dit «j'ai fait la mélodie, alors écrit des paroles et chante» (rires). Si ça avait été quelqu'un d'autre j'aurais dit que c'était impossible, mais parce que Okamura-san était allé jusqu'à réfléchir à une mélodie, je ne pouvais pas refuser. C'est vraiment amusant. Après tout, l'original n'est pas encore sorti.

- C'est vrai.
J'ai vu comment il faisait le remix. C'est vraiment impressionnant. A partir du moment où il entre dans le studio il ne s'arrête pas, même pour aller aux toilettes. C'est totalement impossible pour moi.

- Et par rapport aux concerts ?
Tant qu'on aura pas fait le live du 2 décembre au liquidroom on ne saura pas, mais je me demande où on en est maintenant. En réalité, on a fait un concert hier, mais je me suis dit que ça n'allait pas du tout.

- Qu'est ce qui n'allait pas ?
Ce n'est pas la même chose que ce sur quoi les gens qui sont à fond dans leur groupe stressent (rires). On utilise des machines pour l'instrumentation, donc le son est bon. Ce n'est pas ça, c'est que je pense que sur scène, il y a des choses qu'il faut faire ressortir à tout prix. Les gens disent «c'était pas mal», mais de toute façon ils ne diront pas «c'était nul» (rires). On ne peut rien y faire. Il n'y a pas assez d'énergie pour moi. Et puis, je ne suis pas un débutant donc je ne devrais pas dire ça, mais il y a aussi que je ne suis pas habitué à un live avec ces membres.

- XA-VAT a aussi une forme idéale, bien entendu.[/color]
Oui, enfin, je pense que si on s'amuse, ça suffit. Nous aussi nous voulons nous amuser. Qu'on ne sache pas si on fait les idiots ou si c'est calculé (rires). Que ce soit les chansons, les PV ou le design web, on va faire plein de choses.

- J'ai hâte. Au fait, le nom du groupe est une idée d'Ishii-san ?
Oui. En dernier recours. On y a beaucoup pensé, on voulait quelque chose «qui ressemble à un code, dont on ne sache pas trop comment ça se lit mais qui en réalité est quelque chose de vraiment facile». Et aussi, j'ai remarqué qu'il y avait peu de groupes dont le nom commence par X.

- C'est conceptuel.
Et puis, dans l'animé Zoid, un personnage en forme de chauve-souris qui s'appelle «Zabat(7)»(8 ) apparaît. Mais je ne l'ai pas dit aux autres membres. Depuis que le nom du groupe a été décidé «En fait, dans l'animé Zoid, ….» (rires).

(1) 33 ans
(2) Quasiment 20 ans
(3) http://www.teknopolice.com/
(4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Sigue_Sigue_Sputnik
https://www.youtube.com/watch?v=ff974Ocxl4Q
(5) http://fr.wikipedia.org/wiki/Tony_James
(6) https://www.youtube.com/watch?v=CyK4Q1OEU80
(7) C'est la lecture officielle du nom du groupe, le "t" final se prononce
(8 ) http://zoids.wikia.com/wiki/Zabat